Ces dernières années, la Chine a œuvré à étendre son influence dans plusieurs institutions onusiennes et internationales. Elle a été l’un des premiers pays élus pour un mandat de trois ans lors de la création du Conseil des droits de l’homme en 2006 et a ensuite été réélue pour les mandats débutant en 2010, 2014, 2017 et 2021.
La Chine a usé de sa position au Conseil pour avancer son approche de « non-ingérence », en présentant une fausse dichotomie entre la lutte contre les atteintes aux droits humains (que la Chine qualifie de « dénonciation ciblée ») et le « dialogue et la coopération ». La Chine a de plus en plus ouvertement exprimé son opposition aux résolutions sur des pays au Conseil et au recours au Conseil pour critiquer les bilans en matière de droits humains des pays, et a été particulièrement attentive aux préoccupations soulevées sur la situation en Chine.
Les efforts du pays en vue de remplacer l’idée d’amener les États à rendre des comptes pour les violations qu’ils commettent par un « dialogue » ont abouti à l’adoption par le Conseil de la résolution proposée par la Chine sur la « coopération mutuellement avantageuse ». Présentée pour la première fois en 2018, la résolution prévoyait que le dialogue constructif devait être utilisé pour promouvoir les droits humains, au lieu de la « dénonciation ciblée » des violations par les pays. L’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains et le dialogue constructif ne s’excluent pas mutuellement, mais sont au contraire interdépendants. Le dialogue et la coopération ne sont pas possibles si les faits en question ne sont pas révélés.